N’ESSUIE JAMAIS DE LARMES SANS GANTS
Jonas Gardell
Rasmus fuit son village et l’étouffant nid familial pour se jeter à corps perdu dans sa nouvelle vie à Stockholm, où brille l’espoir d’être enfin lui-même. Benjamin, lui, est déchiré entre le chemin tracé d’avance par son appartenance aux Témoins de Jéhovah et son simple désir d’aimer quelqu’un qui l’aimera en retour. C’est Paul, mère poule pour les gays égarés, qui les réunit par hasard une nuit de Noël. Ils repartiront main dans la main sans savoir que leur pas de deux enfiévré les mènera au bord de l’abîme. Que l’un d’eux tombera sous la lame d’une faucheuse que personne ne connaît encore : le sida.
Voilà le décor est planté. Le début des années 80 et l'arrivé de ce cancer. La trame, n'est pas nouvelle, c'est une histoire que l'on a déjà lue, entendu ou regarder, mais à chaque fois elle transperce. À chaque fois, elle éveille en nous ce sentiment de tristesse, de colère et laissé pour compte.
Le thème est universel, et surtout au fur et à mesure des pages d'une grande humanité.
Il s'agit d'un écrit incroyable, sensible, tendre, et d'une dureté indiscutable. D'une réalité, d'une franchise et d'une beauté cinglante.
Tout dans ce livre transpire la vérité, la vérité de l'amour bien sûr, peu importe le sexe, la confession, la couleur, les choix. Ce monument de la littérature, vous fait tantôt, rire, pleurer et réfléchir face à cette injustice.
L'amour ne devrait pas être autant montré du doigt, stigmatisé, ou simplement ignoré.
"Cette journée d’août s’en est allée sans un nuage
dans le ciel, mais à travers les fenêtres condamnées du service d’isolement l’été ne pénètre
pas."
"Ce récit parle d’une époque et d’un lieu.
Ce qui est raconté dans cette histoire s’est réellement passé.
Ça s’est passé ici, dans cette ville, dans ces quartiers, chez les gens qui ont leur vie ici. Dans les parcs de cette ville, à ses terrasses de café, dans ses bars, ses saunas, ses cinémas porno, ses hôpitaux, ses églises, ses cimetières. C’est dans
les rues et dans les immeubles de cette ville, chez ces gens, que ça s’est passé.
C'est un livre qui ne nous laisse pas indemne, qui laisse des traces sur le coeur.
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